Disque Dur :
25 décembre 1996 - 23 avril 2003
Mon cher disque dur, plus de sept années de vie commune ne se résument pas en un texte, mais ce texte, écrit la soirée pendant laquelle j'ai appris ta disparition, je l'écris avec tout mon coeur et ma peine.
Lorsque je te vis pour la première fois, j'avais le regard émerveillé, je t'attendais depuis longtemps et enfin tu venais et tu n'étais qu'à moi. Tu étais mien, et j'étais tien. Nos premiers contacts furent des moments de jeu. Pendant ces quatre années, nous découvrions ensemble le jeu et le bonheur du Jeu. Nous jouions ensemble pendant des heures à Civilization, sans oublier de temps en temps Sim City ou parfois je te faisais plaisir en te créant des jeux, que tu emporteras d'ailleurs avec toi dans ton agonie, des jeux que je créais avec ton âme, le mode Ms-Dos. Grâce à toi, je passais de très bonnes après-midis et soirées. Tu me rendais joyeux et fier, je commençais alors à t'aimer.
Cet amour, si intense pour toi, ô mon disque dur, est apparu avec l'apparition de AoL, car ainsi j'avais des choses intéressantes à te faire stocker, des images, de moultes photos, des textes et des musiques pour ne donner que ces exemples, puis tu m'as permis de trouver mon amante, mon âme, mon enfant, tu participais à la procréation, tu en étais l'instrument, j'étais le sexe et tu étais l'ovule, et nous avons procréé, tous les deux, ce site. Nous l'avons éduqué et aujourd'hui notre fils perd sa mère et lui rend hommage en publiant ce texte.
Moi je perds un ami, unique entité qui me voyait tous les jours (sauf rares exceptions), qui connaissait tous mes secrets, peut-être même qui connaissait plus de de mes secrets que moi-même, car avec toi je perds mon mIRC et mes nombreuses discutions et nombreuses amitiés que je m'amusais à me remémoriser grâce à ta mémoire. Tu étais la source de mes souvenirs et tu étais ma mémoire, me permettant de tout garder, comme jamais je n'aurais pu le faire autrement.
Je suis triste de t'avoir perdu, mais triste aussi car tu ne m'as pas prévenu. Tu étais malade, et tu ne m'en as dit mot ... pourquoi ? Tu connaissais mes secrets, pourquoi toi tu ne me disais rien ? Pourtant je faisais attention à tes problèmes, je te cageolais quand tu avais du mal à avancer, et je ne t'obligeais à vivre à un rythme fou. Je connaissais tes faiblesses mais jamais je n'aurais supposer qu'elles fussent si profondes. Tu es parti et je t'en veux, car tu es parti sans que j'y sois préparé, car j'ai beaucoup perdu avec ton départ. Outre la tristesse inqualifiable que j'éprouve, tu as osé me priver de plusieurs choses. Mes fichiers du site, toutes les images et photos que je gardais en toi, les musiques téléchargées, mes jeux, que j'avais créés, mes logs de mes discutions sur le net et tous mes anciens mails reçus depuis deux ans, où sont passées toutes ces choses ? Elles sont perdues et faute est ton silence !! Je t'en veux de ces disparitions.
Je vais devoir te remplacer, car l'amour d'une vie n'existe pas et je ne veux pas finir ma vie seul, à me morfondre sur ta disparition, mais jamais je ne pourrais aimer un disque dur comme toi je t'ai aimé. Peut-être as-tu pensé que je te laissais tomber ces derniers mois, je ne trainais pas avec un autre disque dur, je te le promets, mais j'avais de longues et dure études à faire et je ne te nécessitais pas, ou moins, car jamais je ne t'ai laissé. Aussi tu m'as fait découvrir cette demoiselle, il y a un an, je t'en remercies car un autre amour, différent dut ien, commence et ne te nécessitait pas non plus, même si ta présence pouvait quelque fois être utile.
Mais tu ne l'as pas cru, tu te croyais sûrement devenir inutile, et pourtant ... tu m'aidais et ta perte est mon malheur, mon désarroi. Je me dois de tout recommencer avec un autre, le reformer. Mais pourquoi m'as-tu laissé tomber ? Tu étais malade, mais tu ne montrais pas de signes de fatigue .. Tu t'es étteind dans ton sommeil, peut-être le valait-il mieux pour toi d'ailleurs, j'ai allumé le courait, je voulais juste écouter la musique pour réviser en paix, et toi tu as court-circuité, j'ai entendu un bruit venant du fond de ton corps, mais je croyais que tu faisais un mauvais rêve. Lorsque tu ne te réveillais plus, je croyais que les boutons ne fonctionnais plus, que la boîte d'alimentation était grillée, mais non, c'était toi qui agonisait et mourait en silence.
Tu va me manquer
Ton humble utilisateur,
SaM-Atchoum
le 15 mai 2003